- coquinerie
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coquinerie [ kɔkinri ] n. f.• v. 1330; de coquin♦ Vx ou littér. Action de coquin. ⇒ canaillerie, friponnerie. Commettre des coquineries.♢ Caractère du coquin (1o). « le péché, la coquinerie, la crapule » (Suarès).
● coquinerie nom féminin Littéraire. Caractère de coquin ; acte qui dénote ce caractère. ● coquinerie (citations) nom féminin Paul Léautaud Paris 1872-Robinson 1956 Est-il rien de plus agaçant que les honnêtes gens qui parlent sans cesse de leur honnêteté ? Vivent les coquins, qui sont muets sur leurs coquineries. Passe-temps Mercure de France Alexis Clérel de Tocqueville Paris 1805-Cannes 1859 Quelle triste chose que sur toute la terre les gouvernements soient toujours précisément aussi coquins que les mœurs de leurs sujets peuvent leur permettre de l'être ! Correspondance, à G. de Beaumont, 5 janvier 1851 Carlo Alberto Pisani Dossi, dit Carlo Dossi Zenevredo, Pavie, 1849-Cardina, Côme, 1910 Pourquoi, pauvres idiots, commettre des coquineries en dehors de la loi ? il y a tellement de place pour en commettre en dedans. Perchè, o stolti, far birberie fuor della legge ? c'è tanto posto di farne dentro ! Note Azzurre, 1977⇒COQUINERIE, subst. fém.Vx ou littér. Action du coquin ou caractère du coquin (cf. ce mot I A).A.— [Sur le plan de la mor. pol.]1. Action immorale, malhonnête. Faire une coquinerie. Synon. infâmie, vilenie. S'il [Louis Bonaparte] essayait une coquinerie, il avorterait. Pas un régiment ne bougerait (HUGO, Hist. crime, 1877, p. 8) :• 1. Réfléchissez donc à ceci : jusqu'à quel point vous sentez-vous la force d'être un coquin, c'est-à-dire d'aider à faire une petite coquinerie, car depuis quatre ans il n'est plus question de verser du sang...STENDHAL, Lucien Leuwen, t. 2, 1836, p. 240.2. Comportement ou caractère du coquin. J'ai de temps à autre des velléités de socialisme quand je vois la coquinerie et le mensonge de notre temps et de notre monde (MÉRIMÉE, Lettres Delessert, 1870, p. 60) :• 2. Il m'importe beaucoup que Mallebon ait été un type bien (...) : sous son ironie brillante et qui a fait tant de victimes, c'est un simple, presque naïf (...). Sa coquinerie est candide, spontanée, toute généreuse, aussi sincère que son amour de la vertu.SARTRE, La Nausée, 1938, p. 81.B.— [Sur le plan des relations amoureuses]1. Action ou comportement de coquine. Cet art fragile du XVIIIe siècle (...) semblait flétri par le doigt rose des favorites, animé des coquineries de leur sourire (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 367). Et c'est ainsi qu'elle devint coquette jusqu'à la coquinerie (VERLAINE, Œuvres posth., t. 1, Histoires comme ça, 1896, p. 370).2. Caractère impudique de la coquine. L'homme commence par rechercher et aimer dans la maîtresse l'aspect gueux, roué, l'air de coquinerie méchante (GONCOURT, Journal, 1866, p. 251).Rem. On rencontre le subst. masc. quasi-synon. coquinisme. Comportement systématique de coquin. Une odeur fine et pénétrante de coquinisme (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1836, p. 352). Jusqu'ici en France le coquinisme n'est guère monté sur le turf (E. Chapus ds Lar. 19e).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694 puis 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1330-32 « vagabondage, mendicité » (G. DE DIGULLEVILLE, Pèlerinage vie hum., 9725 ds T.-L.); 2. 1578 « malice, bassesse, fourberie » (H. ESTIENNE, Dial. du lang. franç.-ital., Autre remonstrance, I, 18 ds HUG.). Dér. de coquin; suff. -erie. Fréq. abs. littér. :48.coquinerie [kɔkinʀi] n. f.ÉTYM. V. 1330; de coquin, et -erie.❖♦ Vieilli ou littéraire.1 Action de coquin. ⇒ Canaillerie, friponnerie… || Commettre des coquineries.2 Caractère du coquin (au sens propre, et par plais.). || Il est d'une coquinerie fieffée.0 (…) ses bouffons (de Dostoïevski) affirment tout un monde qui n'a pas réussi, mais qui, tout de même a continué sa croissance dans la honte, le péché, la coquinerie, la crapule et les remords.André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », V, p. 252.
Encyclopédie Universelle. 2012.
